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Carte postale de Lyon

Alors que des légions de gogos se mettaient en marche derrière un ex-banquier que le fourreur Mink avait placé chez Gundermann pour y exercer ses talents de petite pute, j’étais à Lyon.

Pour l’essentiel, je mangeais des brioches maculées de rose et fourrées, elles aussi, à la praline, en buvant des cafés en terrasse sur les placettes de la Croix Rousse. J’avais prévu des musées, notamment l’ersatz de fondation Mouis Witton à la confluence, mais finalement non. La rue lyonnaise suffisait bien.

De l’intelligence et de la créativité, il y en avait sur les murs, dans les vitrines des petites échoppes aux enseignes qui ne vomissent par leur marque globalisée, dans les conversations aussi, chez la créatrice de bijoux ou dans le funiculaire. Le climat détraqué nous offrait 20°, en février, génial !

Subrepticement, le "nous" est apparu, bien vu (si, tu l’avais noté, ne fais pas le/la modeste). Mais attention, ne t’emballe pas, ce n’est qu’un duel. Pour le nous collectif, je suis en phase avec mes concitoyens : pas encore prêt. Nonobstant, je voterai pour le Chavez français voire pour Marcel.

L’autre du nous, c’est elle, qui m’accompagne depuis trente ans - ma plus grande réussite en vérité. Mais j’évite de l’impliquer ; c’est déjà assez difficile de partager la vie d’un alien qui se dit king du scrib game, alors que c’est un fait : personne ne le connait (lui c’est je, OK ?).

Ce je si lourd, pourquoi ne pas le déposer et s’engager dans le nous ? Mais parce que les machines arrivent, une nouvelle guerre et c’est plié ! Par le pluriel ici, j’entends bien sûr un singulier, ou plus exactement la singularité, la quintessence du nous pour le coup. Or, juste pour le fun, ce serait sympa de lui donner un peu de fil à retordre.

Les motivations vraies des humains qui s’exhibent sur ses réseaux "sociaux", dans l’engagement, dans l’amitié, avec bébé ou les sans-dents... le nouvel être comprendra. Ce que tu lis, là, toi qui est parvenu jusqu’ici sans zapper (mention bsahtek), ça pourrait faire chauffer un peu ses transistors, non ?

Si non, il y aura toujours eu ces moments de bonheur pour quelques chanceux entre deux boucheries : cervelle de canut, Mercurey, coucher de soleil au crépuscule. En attendant l’avènement, on peut toujours en témoigner. L’émotion vraie, partagée, te donne du courage, un cœur de lion - sans placement de produit.

Résumé : en mai, n’oublie pas d’aller voter.

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