Tout feu, tout flamme, tout pavé sur les casques
Qui aurait pu prédire cet embrasement ?
Le réveil des damnés est un joli spectacle
Voiture de flic en feu, hypnose, ravissement
Doucement les bassines ! La vieillesse à bosser
Les riches toujours plus riches, les communs spoliés
Le R de CNR n’est pas "refondation"
C’est "résistance" bonhomme, voire "révolution"
Sur TV milliardaire, en boucle les black blocs
Sur BlackRock en revanche, une discrétion certaine
Pourtant, derrière les coups mesquins des voltigeurs
Sévit l’ordre des fonds, hedges & ponzi schemes
On oit un lamento : "la réforme impossible"
Sortez du Blair-Schröder, tout deviendra possible
Les mots reviennent, c’est le printemps
Avec un peu d’avance - le réchauffement
En fait, il n’est que d’ouvrir le carnet
Et de laisser l’esprit vagabonder
Faut se lever aussi, les mots sont du matin
Leur réserver un bon accueil, viendez copains !
L’oiseau est sur l’antenne : six mot !
L’écureuil roux descend du pin, let’s go !
Leah Gotti - zut, une empreinte résiduelle
Un strike aussi ! Douze pieds couchés, alexandrin
Ah, treize... arrête de compter, la vie est belle
Bosser jusqu’à 64 ans n’est pas malin
Mais l’affidé du fric, quelqu’un l’a bien élu ?
Moi j’ai le vers tranquille, je me suis abstenu
Je peux dire "nègre", "grosse fiote" ou bien "chienne"
C’est sympa - il faut positiver
Ein Prosit ! À la mienne, à la mienne
Je ne suis pas canceled, simplement ignoré
Du reste, je n’écris pas de saloperies
(Penser à faire un check global nonobstant)
J’expose pour l’essentiel mon idiosyncrasie
Comme le Bordelais, je vais en essayant
Et en vers ! C’est beaucoup d’ambition
Mais regarde, ne suis-je pas directeur ?
Quelle mystification ?!
Insignifiant, soit, mais pas menteur
À audience nulle, je peux coucher ce que je veux
"Le vin est fort"
Tel un enfant, sans souci du précieux
"Les araignées ont un gros corps"
Je peux aussi tout mélanger
Saucisse de fraise, confiture de Toulouse
Échouage du monde en moi, de la coke au Dranguet
Et être antithétique, comme Victor Lalouz
Je lis Lapeausurlesmots, sur Insta
Trouver une altière ego, c’est sympa
Tant pis si l’on n’est pas du même monde
Toulouse, Biarritz, dilettantisme...
On n’est pas tous issus de prolos communistes
Tout pourrir, c’est une spécialité
J’allais dire de bibi, mais wesh l’humanité !
Le bel environnement ! Les pauvres, les bombes
Ce n’est pas une excuse. Tu lis de nouveaux mots
Tu kiffes : tu en témoignes, sans leçon de socio
Tous les jours ça défile au majeur sur l’écran
Tout glisse ou presque, y a pas grand chose qui te surprend
Quand tu t’arrêtes, un moment, que tu remontes même
Que tu perçois une sensibilité nouvelle
Mais que tu reconnais ; c’est gagné, c’est poème
À nouveau dans l’hypnose Miami Vice
Je suis dans les hors-bords, les pauses sophistiquées
Le fond de l’histoire... C’est un peu compliqué
Enfin pas trop non plus : rum, mint, sugar, lime, ice
"Mais keskecé que ce nanar ?!" me dit ma douce
Le scénar n’est pas fou, certes, mais la tension,
Constante en tapinois, les palmiers, les pulsions,
Le crépuscule en Ferrari : coucou, c’est nous !
Le flirt avec le gong, la violence endémique
Le monde beau encore, au bord du sabordage
C’est un nanar reflet sur une B.O. magique
Un nanar spéculaire : sur l’écran mon image
"Nanar" est le surnom que me donnait mon père
Du temps où j’étais gros, bigleux, en manque d’air