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Nouvelle anomalie

J’atterrissais à Lisbonne le jour de mon anniversaire et j’apprenais que mon patron s’était fait gauler les mains sur le paquet, un plug dans le fondement, devant un stade de foot où s’entrainaient des enfants... un autre rêve étrange, et pénétrant.

Dernier plongeon dans les vagues de Carcavelos, du "Flor de sal" avec l’ami prof de lettres et la tranquillité lusitanienne [1] qui évolue doucement en saudade. Lundi je serai chef par intérim. La vie est un songe dément. Un dernier pastel ? Allez !

Que s’est-il passé entre les paragraphes 1 et 2 ? Cela dépend de quoi on parle. Si l’on est sur l’écriture : quelques jours de travail avec un speech directorial devant des gens. Si on parle de la vie, des terrasses se sont succédé dans l’Alfama, la vague de Nazaré a été saluée, des photos ont été prises à Porto.

Pour la clarté (je fais des efforts, notez) : les paragraphes 1 et 2 ont été jetés sur le papier à la descente d’avion. Le "Que s’est-il passé" et sa suite sont écrits sept jours plus tard, maintenant, qui n’est pas vôtre maintenant bien sûr mais le mien, déjà passé (compliqué le temps, relativement). Mais les paragraphes 1 et 2 narrent aussi deux moments d’un voyage, entre lesquels d’autres moments de vie sont advenus.

Essayons autre chose : hier un type est venu m’acheter un objectif. Je lui ai montré quelques photos et le type a dit : "vous retouchez tous vos clichés ?" Je lui ai répondu que oui, je retouchais la retouche.
- La retouche de quoi ?
- La retouche de l’appareil.
- ...
- Oui, les photos de l’appareil ne sont pas conformes au réel. Elles en sont une représentation électronico-optique particulière.
- Il est mauvais votre appareil ?
- Pas plus que vous.
- Hein ?
- Bah oui, vous aussi vous interprétez le réel, avec vos petits yeux globuleux et votre enchevêtrement neuronal.
- Finalement je ne vous prends pas l’objectif.
- C’est vous qui voyez.

[1Sur le pourquoi de la sérénité que dégage le Portugal j’ai bien une idée, qui ne prétend pas résoudre l’énigme à elle seule, mais une idée quand même, relative à l’absence de certaine catégorie de population. Mais V me dit non, ce n’est pas toi cela, c’est Céline. C’est gentil, mais très excessif.

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