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Sous le volcan Chernault

Au camarade lecteur en recherche d’un cocktail un peu strong, on proposera The rum diary d’Hunter S. Thomson. Composition : 1/4 de rhum, 1/4 de moiteur consulaire (cf. Under the volcano), 1/4 de Madmen - mais journalistes plutôt que publicitaires, et 1/4 de "Et Dieu créa la femme" pour la danse frénétique de Bardot. L’acmé, direct :

Now, as if in some kind of trance, Chenault began to unbutton her blouse. she popped the buttons slowly, like a practiced stripper, then flung the blouse aside and pranced there in nothing but her bra and panties. The whole house shook and I thought the floor might cave in. Somewhere across the room I heard glass breaking. [1]

C’est un carnaval brûlant à Porto Rico, une blonde explosive et imbibée comme un baba, une salle remplie d’indigènes en transe, deux clampins qui ont joué avec le feu et se retrouvent en position de spectateurs, impuissants au milieu de l’enfer, alors que la divine Chenault se livre aux démons. Et la transe orgiaque devient danse macabre, sous les palmiers, au bout du bout d’une rythmique infernale faite d’arrogance yankee, de soulerie permanente, de rixes avec les cocos ou les flics forcément corrompus.

Mais cette avancée vers le mur, à grande vitesse, est ponctuée de moments qu’on voudrait absolument vivre : virée en coccinelle jaune décapotable le long de la côte, bain de minuit dans la déferlante chaude des jours où la vague passe la barrière, l’amour avec Chernault. La sève m’en monte rien qu’à raconter. Et soif aussi.

The Rum diary de Hunter S. Thomson. Bloomsbury 2004

[1P. 162

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