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Ibat obscurus in nocte negotiosa

J’évolue dans la start-up nation, toujours un peu
De vomi au bord des lèvres. En marche ? Certes non
Mais entrainé par le flot fangeux à mon corps
Défendant. Autour de moi, les ruines du projet
Collectif, le vivre ensemble issu de la guerre
Me rappellent Inception, et ses rêves en déconfiture
J’ois la novlangue, partout, le sabir crétiniste
Des ahuris mondialisés. Ici et là un être me salue
Un frère en ringardise, qui veut encore penser
Cet autre monde possible, où l’argent n’est pas roi

Le peuple ? Oh, il a tant à faire avec le foot
C’est bientôt le mondial - genre de métonymie
De la soft war globalisée. Est-ce que l’arabe
Intègrera l’équipe quand l’autre arabe sera
Sélectionneur ? De quoi faire chauffer ses méninges
Jusqu’au quatorze juillet. La révolution ?
... Juste éructer le sang impur dans les sillons
Le train, l’éducation, la santé, la retraite...
La télé dit la dette, y a qu’à privatiser
Les assurances chères ? C’est le match, faites pas chier

J’étais si bien à Rome... Y avait juste l’indien
Qui faisait Toutankhamon Piazza del Popolo
Et l’autre aussi, qui faisait voler des avions
En balsa et plastique coloré sous le nez
Des enfants. Et cet autre qui vendait des perches
À selfie. Et cet autre encore des fleurs coupées...
Inévitables maux du tourisme de masse
Que ces Indiens (Bangladais ?) dont les cousins construisent
Les stades du Qatar pour l’Opium 2022
Ave Caesar ! Ceux qui ne sont rien te saluent

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