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Cuba avant les soldes

Avant rachat par la mondialisation, j’ai voulu voir Cuba, tout au moins La Havane et quelques environs.

Comme New-York ou Venise, La Havane est de ces lieux qui ne peuvent décevoir. Mélange unique de rêves en déchéance - style Inception - et de splendeur intacte ou renaissante avec cet avantage insigne et ô combien fragile : pas de produits en l’air, de quatre par trois pour te dire d’acheter ; ni Starbucks ni Mc Donald’s ; la liberté est un lieu non standardisé.

Alors oui, j’ai fait le touriste, parlant l’espagnol comme une vache normande. Dans la Ford Fairlane jaune nous avions des chapeaux, mais ni Daïquiri au Floridita, ni mojito à la Bodeguita. Et la maison d’Ernest : qu’est-ce que j’en ai à foutre ?!

Plaza de la Révolución, méditación. Cet autre monde possible aurait-il perduré sans le blocus impérialiste et la trahison russe ? On remettra l’ouvrage sur le métier, hasta la victoria siempre.

Ou pas. L’américaine glisse sur le Malecón, où nique le roi de La Havane de Gutiérrez. Il faudrait vivre libre dans un monde où le pèze n’est pas la seule valeur. C’est toujours la même chose qu’on rumine depuis ce mur aboli. Piña colada, si.

Et pour le reste, vous achèterez un guide. Les cigares, le rhum, Viñales, Santa-Clara... tout est expliqué (mais louer une voiture pour la Baie des Cochons, ça reste compliqué). Évitez aussi - règle valable pour tout voyage - l’hôtel investi par les Italiens. "Touriste italien" est une hyperbole péjorative.

Pensez encore à emmener des stylos, ou toutes choses utiles pour l’école, qui fonctionne bien par ailleurs, comme l’hôpital, testé pour une broutille. Mais je ne vais pas repartir sur le régime et ses priorités. Je finis le devoir de vacances, Playa del este, sur la question : que sera cette île quand j’y retournerai ?

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