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Au rapport

Je rédige donc ici mon énième rapport d’étonnement
À la demande expresse du capitaine Nemo
Mobile dans le mouvement
Quoique fixe vu de l’extérieur, évidemment
Je ne mène plus guère que V en bateau
Et quelque naufragé qui veut du rigolo

Estrapassé comme le cheval en sortant du boulot
(Car je ne sors pas de la street
Comme le grizzli d’outre-Atlantique)
Je pourrais poser dans un tercet :
Pas grand-chose à faire
Sur le web j’erre
J’écris "premier" dans "Commentaire"

Mais à la vérité je me dépouille les cuisses
Me sors les doigts du cul, me presse le citron
Lis, cogite, griffonne, Ahane comme Francis
Pour trouver la bonne combinaison de mots
Avec l’entêtement de l’alchimiste
Ou la foi imposée du grilleur de Loto
Et le succès est là ! Dans l’autodérision

Mais aussi, sous le règne de Mussolévy
Tu veux réussir quoi si le beau te rend ivre ?
T’es là, dans la Beauce du divertissement
À courir comme un fou devant le tracteur
Avec le masque grave, tu chantes le péan
Quand un corbeau écoute, tu pètes de bon cœur !
"Nous sommes au regret de vous informer..."
Eh oui. Au fait, tu ne devais pas t’étonner ?
Oubli. Il n’y a plus qu’à repartir à neuf

En fait, ne t’en déplaise, tu es plutôt en phase
Le monde n’est plus qu’un arrière-plan de selfies
Tes images forment l’imago mundi
D’une île avalonesque ou Je fournit l’extase
La différence avec l’animateur du jeu
C’est que son île a lui est un continent-monde
De quoi faire un syndrome de tako-tsubo ?
Non ! Il n’est pas de matière, que des brins d’énergie
Avant la singularité les internets l’ont dit
Adonc dans le courant semons de jolis mots

Et déjà : l’Apostille au rapport.

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