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Piallement dans le massacre

Si, tu les as vu les gosses avec les gamelles. Comme de grandes assiettes creuses en fer, ou des grosses casseroles, des marmites... Enfin les gosses, là, massés contre un grillage à gueuler.

L’autre jour c’était des femmes, je crois que j’ai déjà vu des bonhommes aussi.

Oui, c’est rapide, c’est après les feux de forêt, l’été chaud qu’il faut s’hydrater et la dame qui a des fourmis dans son appartement.

C’est fugace mais quand même, on les aperçoit ces gens qui ont faim, avec leurs têtes pas jojo, même que ça doit pas sentir très bon et tout.

On les voit et on se dit qu’il faudrait peut-être faire quelque chose. Non, parce qu’on n’aurait pas forcément l’air plus malin si on nous affamait après avoir détruit nos maisons et qu’on nous tirait dessus quand on s’approche un peu vite d’un point où les copains des tireurs nous on dit qu’il y aurait de la bouffe distribuée.

Et puis c’est pas le trip summer body les gens là, ça ferait plutôt camps comme look. Oui, "camps" comme dans "camps de la mort", un truc qu’on se dit "ça devrait leur parler aux Juifs"...

Oui, oui, je me souviens le 07 octobre, les dégénérés qui déferlent sur un festival et des kibboutz, tuant, torturant, violant, kidnappant... 1 200 victimes, c’est ça ? C’est parfaitement intégré, et l’annihilation des dégénérés, j’ai aucun problème avec ça.

Mais les pauvres gens, là, dans la bande de gravats, ils méritent de crever comme des chiens par dizaines de milliers parce qu’une poignée de fanatiques a commis des atrocités ?

Bon, je vais être franc jusqu’au bout, je vais t’avouer un soupçon de pensée complotiste dont j’ai du mal à me délivrer. En résumé, je dirais "Pearl Harbor", je ne vais pas développer.

Non, parce que quand même, on assiste bien à l’éradication d’une population, à la destruction de tout habitat, de toute infrastructure d’un territoire, et à une occupation de fait. On se projette un peu et on voit les hôtels et les casinos sur la côte du strip, tenus par un Bugsy Siegel contemporain, de la famille à Benjamin.

Bon j’arrête parce que la colère est en train de galoper sur le clavier. Et puis cette production confidentielle ne va pas ne remuer un poil de couille des tortionnaires. Sans compter le ridicule consubstantiel à toute "littérature" engagée.

Mais vois-tu, même si tu peux peu, voire très peu, voire infiniment peu à ton échelle, tu vis dans un monde connecté où ton indignation, dans son genre pitoyable, peut s’agglomérer à d’autres rages impuissantes, et vaut sans doute mieux que rien.

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