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Sonnet 138

Il se peut que bientôt je doive acheter la ferme
Rentrer la bête et me taire pour de bon
"Le contrat est prêt chez Maître Deffon"
Vient le jour où il faut s’engager à long terme

C’est que la vieille carne se plaisait bien dehors
Malgré les coups du sort et les chiens qui aboient
Les hurlements des loups dans les nuits de terreur
Sous la lune, le soleil et la foi

Elle est si chaude la paille des granges !
Sent fort la vie comme nul matelas d’usure
Quand elle est sale, on la change
Tout n’est que branle ? Pourvu que ça dure !

Pourquoi pas locataire ad vitam aeternam ?
Il faut payer pour voir. C’est vrai, jusqu’à la lame

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