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Send in the clown

L’étudiante subjuguée, le bull terrier sur la Triumph, le forward loop sur eau turquoise filmé au drone... Quel est la fin biologique des rêves éveillés ? Compenser les blessures égotiques comme les endomorphines soulagent du stress ? Faudrait demander à un psy (un chiâtre hein, pas un chologue, quelqu’un qui sait que l’hypothalamus n’a jamais couru dans la savane). Faudrait aussi l’interroger sur la norme, le dosage. Car de même que la sur-sécrétion d’hormones nuit au corps, il est à craindre que l’excès de rêverie diurne soit préjudiciable à la santé mentale, ce qui dans les deux cas revient à affliger homo sapiens puisque l’esprit vit dans le corps comme le sens dans le mot.

Combien de temps aurai-je passé en Steve McQueen ou autre ectoplasme envoûtant à me vautrer dans des situations aussi répétitives qu’avantageuses ? Toujours est-il qu’entre ça, le porn, le sommeil, le quotidien et bien sûr le taf, une vie est vite passée, sans qu’on puisse au final en extraire ne serait-ce qu’une pépite. Certes, quelques textes, mais courts et imbitables. J’ai beau frimer en me réclamant du trobar clus d’un Marcabrun, la maigre audience est unanime : "a compran rin". Les quelques ahuris se sont lassés, les amis sont partis ; le tour est joué !

Je regarde la Californie à la télé. Laurel Canyon, 60’s. Mine de rien, ils ne passaient pas leur temps dans le potentiel les chevelus, ils produisaient. Ils tripaient aussi, ça devait aider. Quand le cosmos et toutes les connexions naturelles s’éclairent, tu as sans doute moins besoin de boucler sur quelques saynètes narcissiques à variations infimes. Et l’époque encore : tu n’es pas lunaire en 69, tu contemples le monde depuis le hublot d’Apollo. C’est vrai, merde ! Ces hippies sous acides étaient au bon endroit au bon moment.

- Peut-être avaient-ils aussi du talent ?
- Sans doute, oui. (In petto : accessoirement).

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