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Platon (de fromage)

Notes prises à l’écoute du Banquet :

 démystification d’Orphée, un joueur de cithare un peu pleutre au final :

Ils n’ont pas ainsi traité Orphée, fils d’Æagre. Ils l’ont renvoyé des enfers, sans lui accorder ce qu’il demandait. Au lieu de lui rendre sa femme, qu’il venait chercher, ils ne lui en ont montré que le fantôme, parce qu’il avait manqué de courage, comme un musicien qu’il était. Plutôt que d’imiter Alceste, et de mourir pour ce qu’il aimait, il s’était ingénié à descendre vivant aux enfers. Aussi les dieux indignés l’ont puni de sa lâcheté, en le faisant périr par la main des femmes. [1]

Dans cette optique, Nerval serait plus héroïque qu’Orphée.

 La définition de l’amour que donne Diotime à Socrate :

L’amour est donc en somme, dit-elle, le désir de posséder toujours le bien. [2]

 L’image des silènes qui s’ouvrent (boites en formes de Silène, l’ivrogne mythique) reprise par Rabelais dans le prologue de Gangantua (et prolongée dans la métaphore de l’os à moëlle).

car j’ai oublié de dire, en commençant, que ses discours aussi ressemblent parfaitement aux silènes qui s’ouvrent. En effet, malgré le désir qu’on a d’écouter Socrate, ce qu’il dit paraît, au premier abord, entièrement grotesque. Les expressions dont il revêt sa pensée sont grossières comme la peau d’un impudent satyre. Il ne vous parle que d’ânes bâtés, de forgerons, de cordonniers, de corroyeurs, et il a l’air de dire toujours la même chose dans les mêmes termes ; de sorte qu’il n’est pas d’ignorant et de sot qui ne puisse être tenté d’en rire. Mais qu’on ouvre ses discours, qu’on en examine l’intérieur, on trouvera d’abord qu’eux seuls sont pleins de sens, ensuite qu’ils sont tout divins et qu’ils renferment les plus nobles images de la vertu, en un mot, tout ce que doit avoir devant les yeux quiconque veut devenir un homme de bien. [3].

Trois extraits du Banquet lus par Michael Lonsdale

Le Banquet ou De l’amour /Platon. Flammarion - Thélème-Frémeaux et associés.

Ajout ultérieur

Certains historiens se demandent s’il ne faudrait pas voir dans la philosophie de Platon les vraies racines du [gnosticisme]. Tertullien considère d’ailleurs celui-ci comme l’ "épicier" des hérétiques, d’autant plus qu’au IIIè siècle ses idées sont remises sur le devant de la scène par Plotin, initiateur du néoplatonisme. [4]

[1in Discours de Phèdre.

[2in Discours de Socrate.

[3in Discours d’Alcibiade.

[4 Comment Jésus est devenu Dieu /Frédéric Lenoir. Le livre de poche.

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