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Essai transformé

Chalvignac, au pays des cochons
Les amis se rassemblent pour tenter l’unisson
Une fois encore
Ils n’y parviendront pas
Sont-ils vains !
Maître Eckhart l’a bien dit : « L’unité ne saurait se trouver parmi les créatures »
L’unité qui est rien

Mais les amis s’en moquent
Ils préfèrent chanter faux
Des histoires de champagne rose et glacé qu’on sert dans les hôtels en Californie
Et puis Jeff Term, Song for Sharmy
Emportés lentement par les flots
La nuit s’est avancée
Et les bourrées bientôt éclatent le silence

Les amis ont grand respect
Qu’on ne s’y trompe pas
Pour ces lieux de chaleur
Ce pays d’aligot
Où l’on danse et l’on rit
Pounty et saucisson
On travaille et on prie
Cantal et piot canon

Mais les amis sont en vacances
La pétanque inondée de houblon
Est avec le Pastis pour l’heure
La seule religion
L’ombre de l’église est un charme puissant
Mais comme le bib (le cochonnet)
La pente les entraîne vers le café d’en face
Le café Violle à Chalvignac

Cette année là, comme crie Claude François
« Plus j’y pense et moins j’oublie »
Le matador Chirac faisait péter l’atoll
Kurt Cobain déjà mort implorait qu’on le viole
L’abbé Pierre pas encore des coups de poing dans la gueule
Pour les serbes, les nouveaux Saddam
Les amis grimpaient aux burons
La civilisation se fondait dans le pâle
Après la traite des Salers, on buvait le lait chaud

Et puis sans transition c’est la dernière fiesta
Déjà septembre honni exhale son odeur
De jours raccourcis
Parmi les jeunes qui nous ont dit : « venez au feu ! »
Il en est qui entonnent le chant des gabariers
Comme Vincent Roche, le poète, qui sait l’air des tuyaux
Ceux là resteront au Cantal désolé
Leur « au revoir mes frères », chant des émues rosées
Nous a touché au cœur, perpétuons l’écho

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