J’ai enterré le chat dans le jardin.
C’était un peu plus difficile que ce que j’avais anticipé.
Au moment de déballer le paquet du vétérinaire, après que j’eus creusé le trou, je l’ai retrouvé, celui que les profanes appelaient "Diabolo", de son nom d’adoption, mais que je n’ai jamais appelé autrement que "le châ".
Il était là, comme le dormeur du val, hyper relax, tel qu’il était dans ses phases de sommeil sans rêve, la tête sous une patte. Lui qui était si mal dernièrement, toujours tendu, réclamant constamment à bouffer devant sa gamelle pleine, puant la mort par la gueule, il était, dans son espèce de grande couche-culotte, serein, calme, en paix.
Alors quand tu salopes son pelage gris avec ta pelletée de terre pourrie (terre de remblai sans un seul ver dedans), tu ne te sens pas au top, tu as déjà réalisé mieux. Ensuite le visage disparait, puis tu ne vois plus un poil, quelques cailloux de Garonne, tu finis de reboucher, tu tasses. Mais tu n’arroses pas parce que ce n’est pas une plante.
Après, celle avec qui tu partages tout vient te parler des courses, est-ce que tu veux quelque chose en particulier ? Non, tu ne sais pas. Tu es très concentré sur le ratissage. En fait tu n’arrêtes plus de ratisser alors même que l’endroit est parfaitement propre et égalisé.
Mais tu es un homme. Et puis c’est la guerre en Ukraine.
© plinous (commis le samedi 26 février 2022 et déjà lu fois !) | contact | ? | tout