Le paysage est traversé de virevoltants
C’est une surimpression mentale sur le décor réel
Il fait si beau à Sanary-sur- mer
La vie est tellement douce
Accompagné de l’être aimé aimant
Les boules de soude se propagent pourtant
Comme des mouches volantes dans le champ de vision
Et qu’importe si l’encyclopédie collective parle de mème illustrant la solitude
L’écume des pages - c’est une boutique
Où j’achète une casquette "Pétanque club au soleil", fabriquée en R.D.C.
Gimme Shelter en fond, bon point pour le tôlier
Qui croit cependant bon de m’expliquer le Vietnam
Et de faire le lien avec le massacre en cours
Les bruits de bottes partout, nos enfants à portée de balles...
Alors j’entreprends l’anar sur les conditions de travail en Chine et le Groland chez Bolloré
À travers la vitrine, l’herbe sèche continue de rouler
Le logiciel de flicage a beau me mettre en vert
Je ne suis pas disponible
Posé sur une terrasse à Saint-Cyr-Sur-Mer
Je cible l’écureuil dans le pin
Le grimpeur roux est bien plus agile
Que tout le management des novlangueurs
La lecture de The Every de Dave Eggers
N’aide pas non plus à garder le collier
Dès que tu t’arrêtes un instant
Tu désadhères
La mère qui passe dans le chemin tient la poussette
D’une main, dans l’autre est le mobile
La chaîne de connexion
Hier, dans le Marseille-Cassis, des coureurs vloguaient
Elle est où ma médaille ? Elle est sur Instagram
Elle est dans le méta, le post-humain
À la télé, c’est la guerre
Après le fait divers et les inondations
"Le lave-vaisselle, tout, tout est foutu ! " Silence
(La caméra reste sur la dame jusqu’aux sanglots)
De fait, la guerre, quel rapport avec ton métier ?
Professionnellement, tu collabores avec le monde des yachts
Qui sont très nombreux à Bandol, entre autres
Si, indirectement ou très indirectement, tu collabores
Et quelques lignes sur une terrasse n’offrent pas le pardon
Camus absurde, Camus révolte, Camus platane
Absurde 2 - Camus 0
Non, pas 1
Car une révolte CFDT ne vaut rien
Et non, le gros polype n’était pas malin
Lourd, et même franchement gênant
Avachi, là, sur l’anus
Mais gentil au final, comme le cousin de Casimir
Oh oui, on a eu peur !
Deux mois et demi de peur, c’est long
Vous essayez la philosophie
Ça ne marche pas, surtout quand il s’agit de l’autre
Sur le parking du supermarché
Partout, plus ou moins
Jaillit cette idée :
"Tout ça n’a aucun sens"
Pourquoi aimer puisque tu peux tout perdre ?
J’opte de plus en plus pour la Simulation
Le jeu dément, et bien malin, lui
Les dinosaures sincèrement, vous y croyez ?
C’est pas pour autant que je vais me révolter
Tant qu’ils fournissent l’alcool...
À la vérité, je vais perdre moi aussi
Je vais continuer, à aimer
Le chat est sous la couverture beige foncé
Ou marron clair, c’est le ver de Dune, à peine moins
Fantastique et fourbe le tabby
Le site pointait vers du porn, piraté
Le SPIP, une passoire a dit l’hébergeur nain
C’est beau de soutenir un CMS libre
Mais que de temps perdu à tout réinstaller !
Sur la couverture beige foncé (ou marron clair)
Agacé par les bugs de l’outil solidaire
Diverti par le chat qui prépare une attaque
J’hésite entre deux états comme l’âne
Entre le boire et le manger
Feulement du tabby crème au nez rouge
Attaque ratée, prise de jambe
Le clown me fait rire qui se prend pour un tigre
Outil de gauchiste, hébergement de misère
Pour dire au monde chat, beige ou marron
Au final, ça va le faire
À Galapagos Cove avec l’idole blonde
Et l’écrivain
Dans ce magnifique roman de Joyce Carol Oates
Anxieusement absorbé dans ce moment calme
D’une tragédie intime dont la version factice
Est universellement connue
Marilyn
Le prix de la fame est juste exorbitant
Snobe cette vitrine, être doué de raison !
Incarner l’Amérique pour n’être plus que chair
Chair pour les porcs d’Hollywood
Chair pour la chair à canon
Chair pour la frustration
Ectoplasme à paillettes, projection pour zombies
Elle attend un bébé
Lèche le sang d’un burger qui a coulé
Dans son assiette, elle cueille des fleurs
On entend des vagues, on est inquiet
Vainement, puisqu’on connaît l’histoire
Tu ne devais pas écrire sur elle, Arthur
Elle méritait de profiter