01/12/2025

On s’inquiète d’une baisse des performances des garçons en lecture, et au-delà d’un divorce entre le masculin et la chose lettrée. De hauts gradés de l’institution scolaire se sont penchés sur la question. Quelques constats et hypothèses, des plus classiques (les compétences littéraires sont déclassées : les parents préfèreraient pour leurs fils des filières rentables), aux plus audacieuses - celles qui m’ont réjoui tant on peut sentir la difficulté qu’ont eu les rédacteurs à les énoncer. En substance - je grossis le trait : 86% de maîtresses, ce sont (peut-être) des lectures plus orientées émotions et évasion, aux dépends de lectures plus tournées vers l’exploration et la compréhension du monde, soit des lectures plus adaptées aux filles qu’aux garçons. Waouh ! Elle est sévèrement burnée cette hypothèse.

Sinon, la médecin du travail a envoyé son scud. Il est question dans son "alerte" de quatre personnes en souffrance avérée - liée au travail, absolument, irréfutablement, elle les a scannées. En gros, elle nous conseille très très vivement de faire appel à une association, qui nous proposera, "sur devis", un plan de remédiation à base d’entretiens de groupe type alcooliques anonymes. Avec les représentants du personnels, on discute ; on met les cas sur la table, on s’empoigne, ou pas, en tous les cas on cherche à sortir d’une situation de crise. Ici, les vampires se nourrissent de la situation de crise, et ils ont un joker "secret médical, on peut rien vous dire, mais ON SAIT !"). Soit, et bien le contribuable va contribuer.

02/12/2025

Rien ne sert d’être vivant, le temps qu’on travaille. [1]

Journée 100% taf, avec beaucoup de RH. Voilà.

03/12/2025

Les feuilles tombent des cocas
Et se répandent sur l’Occident
Demain, tu verras tous ces petits alchimistes
Pulvériser un continent [2]

Thiefaine, 1978. J’ai dix ans.

Quelques années plus tard, je traverse quotidiennement à vélo un quartier dense en termes de constructions verticales, mais pas si gris, moche, déprime, tel qu’on peut imaginer ce qu’on appelle tout simplement à présent un "quartier" (ou tierquar). Ce grand ensemble pour lequel il y a eu une vraie ambition urbanistique à sa création, et qui n’est pas laissé à l’abandon aujourd’hui, a ses zones de combats. Pas de révolte, de guerre. De guerre liée au narcotrafic. Une guerre sournoise, qu’on ne voit pas quand on ne vit pas dans le quartier. Même y passer quotidiennement n’est pas suffisant pour percevoir sa violence. Mais on peut repérer des signes quand même. Dans l’image ci-dessous, c’est une ombre, au pied de l’immeuble.

04/12/2025

Journée quatre réunions. Pizza quatre saisons. Certes, s’en ternir au journal, on n’est pas là pour jouer avec les sons. Quatre réunions dont trois en position de M. Loyal. J’aurais considéré ça comme une grosse journée il y a encore un an ou deux. Aujourd’hui, c’est tranquille.

Plus intéressant, Bernie Sanders qui nous prévient : "The threats from AI are real". Quinze minutes d’exposé, seul, face caméra. À l’époque des vidéos courtes et du scroll frénétique, Bernie, 84 ans, fait des millions de vue avec de la sociologie politique. Chapeau l’artiste ! Mais aussi, chapeau les milliardaires ! Laissez parler Bernie Sanders et réussir nonobstant à faire élire Trump, bravo, vous avez bien manœuvré (même si les milliards ont dû beaucoup aidé).

05/12/2025

C’est enfin vendredi soir ! Bière devant le poêle, cajous, saucisson aveyronnais. J’ai quand même réussi à embarquer de la relecture ! Mais on va déjà boire, demain il fera jour.

Bilate avec la DG, impec. Je suis un lieutenant apprécié. Que dire d’autre ? J’ai réussi à voler une heure pour aller à Basic faire des trucs de fiotte (des machines plutôt que des poids libres - je parle aux initiés). Le reste c’est taf taf taf, à un rythme qui n’est pas teuf-teuf.

J’ai envoyé un petit message à la déesse qui croule sous les emmerdes. Je n’ai pas de réponse. Décapsuler une deuxième Goudale de Noël.

06/12/2025

Torché les relectures en deux heures et demi ce matin. Trop crevé pour faire du sport l’après-midi, avec en sus ce gris de décembre peu engageant. Du coup, tentative de bouquinage et... yes ! Le bouquin ne me tombe pas des mains.

Car gros problème depuis un ou deux ans : je ne peux quasiment plus lire, plus du tout le soir, et difficilement dans la journée. Sur écran, pour les trucs professionnels et Le Monde, ça passe. Mais le livre physique avec des pages qu’on tourne... tombe, littéralement. C’est pour ça que je me farcis tout le catalogue Netflix - en anglais pour sauver un semblant de bénéfice dans ce mauvais plan B. (Le plan C, c’est se coucher à 21H30... Je ne suis pas encore mort !)

07/12/2025

Dimanche Basic, bon repas et bouquinage. Parfait.

08/12/2025

Reprise de la course avec ses tours de la Ramée qui me soulent grave malgré la jolie vue sur les Pyrénées. Je vais essayer de tenir ce programme : 2 courses par semaine et 3 séances à la salle. C’est ambitieux, mais je ne vais pas laisser le taf tout manger.

La transition (facile) avec la grève de la faim du génie hystérique est tentante. Dix ans que Mme G., pas très au point, nous pourrit la vie avec ses exigences toujours plus faramineuses, elle a qui l’état réclame un service hebdomadaire de 17,5 heures pour une charge de travail effective d’à peine 10... Un bon point néanmoins pour la conclusion de ses vidéos sur un compte TikTok ouvert pour l’occasion : "bon appétit à tous !"

Et le Sénat aussi qui veut réduire notre budget au point de mettre à mal notre trésorerie. La chambre de droite doit servir les copains - les entrepreneurs, pardon. Un service public démantelé, c’est un nouveau gâteau pour les milliardaires - les entrepreneurs, décidément. Enfin si ça se trouve, vendredi, le gouvernement aura chuté, la question budgétaire sera moins prégnante...

09/12/2025

Vendu la correspondance de Flaubert aujourd’hui, cinq tomes Pléiade, avec quelques Classiques Garnier (jaunes). C’est pas d’aujourd’hui que le fétichisme du bouquin m’a lâché, mais quand même la Correspondance, y a tout dedans. Peut-être mais je ne la relirai pas c’est évident, et au besoin, pour retrouver un extrait, il y a l’excellent site de l’université de Rouen [3] ; c’est plus simple que de faire tourner le papier bible - qui au passage ne résiste pas si bien que ça au temps. Bref, soixante-seize balles, ça c’est fait.

Après, bien c’est sandwich au canard, hein, marché de Noël oblige. Enfin Noël... à condition d’avoir de l’imagination, ou d’être né dans le sud. Aucun enfant ici ne peut penser qu’un gros bonhomme barbu avec 15 tonnes de pulls, un gros bonnet, d’énormes chaussettes va arriver en traineau sous la neige dans quinze jours ; regardez la photo ! Après c’est sympa, on est bien. Le réchauffement climatique y fait peut-être aussi, mais depuis qu’on est là (dix-huit ans !), on nous raconte des histoire de réveillon en tee-shirt. Ça avait peut-être déjà commencé, le réchauffement.

Ensuite, Ombres blanches où je prends du Goliarda Sapienza pour Spatz (un roman et deux biographies). Je pense qu’on va bientôt avoir un petit autel à la maison. Si c’est aussi sympa que l’élégante déco de Noël qu’elle nous a faite, pourquoi pas. C’est agréable une maison qui scintille d’esprit.

10/12/2025

Ce qui fait la valeur du manager, c’est sa capacité à endurer les contrariétés. Il est des jours où elles viennent de partout, du dessus, du dessous, de l’extérieur. Il faut se laisser traverser par elles comme par les muons, et se concentrer sur ce qui malgré tout avance. Après, en cas de rayonnement trop énergétique, il faut tâcher d’identifier sa source (N-1 ambitieux, surnuméraire à la DG, prestataire défaillant...) et sans se départir de son calme, mettre les pieds dans le plat. Car éteindre une source de contrariétés facilite le cheminement vers la sérénité - le sommeil est toujours meilleur après qu’on a aplati le moustique.

11/12/2025

Remise de décoration. Costume-cravate, speech préparé, champagne au frais. Jusque là rien que de très classique, sauf quand la récipiendaire arrive avec petite robe noire et palmes jaunes (palmes comme dans palmes et tubas). Là vous savez que ça va être un peu difficile. Speech quand même, un peu laborieux mais OK, puis contre-speech de la récipiendaire où elle révèle d’emblée qu’elle doit sa distinction au fait d’avoir couché avec ses supérieurs hiérarchiques, dont je suis. S’ensuit un sketch infernal avec blagues scatologiques, développement sur sa chatte et imitation de martiniquais... Les collègues lui offrent quelques babioles dont un pisse-debout. Puis il est temps de porter un toast et manger les bonnes choses qui sont sur la table, dont des palmitos et deux roulés aux Nutella (pour l’huile de palme). On remarquera aussi en élément de décor le chef d’œuvre de Heinz G. Konsalik, "Mourir sous les palmes". Bref ce fut un événement solennel conduit avec maestria par un directeur à l’autorité incontestée.

12/12/2025

Au codir-dg je fais part de mon agacement. Les arbitrages RH ont fuité et surtout ils ont été rendus sans que les opérationnels aient été ne serait-ce que consultés. Je ne suis pas renvoyé dans les cordes, on m’écoute avec un air grave, et on finit par me dire que le process doit effectivement être revu, qu’il le sera du reste, pour la prochaine campagne. C’est sensiblement ce qui avait été promis à l’issue de la campagne précédente.

Hier, temps d’échange avec les OS. J’écoute, je suis poli. De temps en temps je mets l’intervenant devant ses responsabilités, dans la décontraction, avec le sourire : est-il sûr que l’ensemble des agents concernés soutiennent cette demande ? Parce qu’on entend des discours inverses... Je joue sur du velours, nous savons l’un et l’autre que la représentativité revendiquée par les OS est un fake total (ce qui n’est pas réjouissant). Bref j’écoute, je sème le doute et je concède tel ou tel point qui ne mange pas de pain, voire qui construit un mieux. On se quitte bons amis.

C’est ça qu’on attend de moi, manageur opérationnel : que je maintienne un climat social serein. Et que je laisse faire les grandes personnes, pour les choses d’importance. Quand bien même les décisions prises en vase clos viendraient le plomber inutilement ce climat social. C’est le job ça, hein l’ami ?

13/12/2025

Première rencontre avec le Meett, pourtant inauguré en 2021... Le geste architectural est marqué par la simplicité : une redécouverte du pavé droit. Plus impressionnant : les volumes ! Là, on n’a pas lésiné. 25 000 m3 de béton, tout ça HQE et parfait pour l’environnement (info site du cabinet d’archis). Enfin on a trouvé tous les cadeaux de Noël, c’est l’essentiel.

Sinon, vu The Gazer de Ryan J. Sloan. Caricature de film pour cinéphiles sans conteste, mais, la narration bien déconstruite est captivante et l’ambiance malgré tout assez flippante. Sans ses références envahissantes (spéciale dédicace au Cronenberg d’eXistenz ou de Videodrome) qui nuisent à l’immersion totale, The Gazer aurait été une belle réussite.

14/12/2025

Lombalgie pour cause de deadlift. Oui oui je sais, arrêter de faire le jeune tout ça. De la merde, je soulèverai de terre, point.

Et ce n’est pas un petit blocage de dos qui nous empêchera de sortir et profiter d’une de ces journées magnifiques où la ville irradie.

15/12/2025

Dos cassé, mais chef. Donc télétravail cette après-midi, télétravail demain matin. Bûches dans le poêle, chocolat chaud, chat. Posture de l’enfant, lecture debout, baume du tigre.

16/12/2025

Vers Paris, en TGV Inoui. Parti, à la bourre, conduite Starsky jusqu’à la gare, stress, et arrivé dans le train, je comprends que j’ai oublié l’ordinateur. Trop de choses à penser. Bien sûr, acte manqué aussi, je n’ai oublié ni l’appareil photo, ni le bouquin.

Parlons-en de celui-là, terminé à une heure de Montparnasse. Il a failli m’arracher une larme, une grosse, j’aurai eu l’air malin ! Moon Road, de Sarah Leipciger. Road Trip d’un vieux couple, séparé depuis longtemps, qui traverse le Canada pour peut-être savoir enfin ce qui est advenu de leur fille disparue.

Le pitch on s’en fout, c’est l’écriture qui compte. Enfin l’écriture... pas l’obsession française, le stîîîle ! Disons plutôt le traitement romanesque, qui inclut la construction, la faculté de rendre vivant des personnages, de faire exister un décor, et le style donc. Le traitement, en l’occurrence, il très efficace. Vous êtes pris par ces personnages, pas forcément sympas, mais si humains, si vivants et les pages défilent de plus en plus vite, vous voulez savoir ce que vous savez déjà grossièrement. Et l’histoire se conclut sur un nom... oh ! Beau moment d’émotion.

17/12/2025

Très belle chambre dans le 14è en lycée hôtelier, petit déjeuner en chambre... pas malheureux sur ce coup là. D’autant que la soirée d’hier avec les collègues de Lyon a été très sympa. Les lumières de Paris, ses brasseries, une virée jusque la Tour Eiffel... toujours plaisant.

Aujourd’hui on est censés réfléchir au pilotage par les indicateurs. Comprendre : on pilote mal. Donc on est à la leçon par les stratéguerres qui ne connaissent pas les joies du management humain. Mais le midi on mange très bien, et à 18H je suis dans le train.

Où j’écris ça.

18/12/2025

Ce matin j’ai rappelé une collègue qui m’avait laissé un message sur l’outil professionnel que j’avais débranché dans le train pour lire tranquillement. Elle a très mal vécu la séance d’humiliation de la veille. Elle n’a jamais été confronté à "autant de violence"... Je ne relève pas l’hyperbole vu que la collègue est mal, de toute évidence. Je lui conseille simplement de laisser glisser en se concentrant sur le résultat de notre travail à nous, les opérationnels : les produits qui sortent. Les stratèges du tableur ne sont jamais confrontés à la vie réelle, aux aléas de conception, de prod et surtout de l’humain. Mais au fond d’eux, ces grands donneurs de leçons, ils nous envient. Nous sommes des brèles, soit. Mais des brèles qui font. Eux s’étourdissent de leurs analyses en chambre et s’aigrissent, car ils se savent beaucoup plus dispensables que nous, au final. Mais je dis aussi à la collègue que sans monter une rébellion, il allait falloir qu’on échange un peu plus entre dir. op., qu’on tâche de faire un peu plus corps. J’ai fait une heureuse, la journée commençait bien.

Ensuite, inspiré, j’ai souhaité de bonnes fêtes à tous les personnels, en étoffant un peu le message avec une liste non exhaustive des réussites de l’année. En somme, j’applique les conseils que je donne aux autres.

Après, vu Carol de Todd Haynes. Magnifique.

Et là, je suis tétanisé par Dounia, premier titre de Spells from the Drunken Sirens par Orange Blossom.

19/12/2025

Ayé, ai posé le message d’absence dans le logiciel de messagerie :
Je suis en congés jusqu’au 29/12, pour toute urgence, démerdez-vous. Et très belles fêtes !

20/12/2025

Assemblé des bouts de trucs balancés sur Twitter il y a longtemps (avant l’ère nazie). Ça donne ça, qui ne correspond pas l’état d’esprit du moment. Mais on sait bien que l’énoncé et l’énonciation sont deux instances qui peuvent vivre leur vie en toute indépendance. Dans l’écriture égotiste, cela signifie que le je peux raconter quelque chose qu’il ne vit pas/plus.

21/12/2025

Celuy qui disoit anciennement estre obligé aux années dequoy elles l’avoyent deffaict de la volupté, avoit autre opinion que la mienne. [4]

Ce matin, douze kilomètres avec Spatz au bord de l’Ariège jusqu’au confluent (avec la Garonne). Premier run notable depuis le marathon (2 novembre), en endurance fondamentale, dans une douceur pré-hivernale telle qu’en réserve le sud-ouest... Moment sympa.

Avant la course, j’ai réattaqué le livre III des Essais, pour en faire un quiz. Je suis tombé sur la phrase citée plus haut, phrase qui forcément résonne en moi. J’ai connu la presbytie il y a plus de dix ans, je constate les premiers signes d’un autre affaiblissement qui n’est pas des plus joyeux. Cette fois, je ne ferai pas comme avec l’infirmière qui notait ma difficulté à voir de près, je ne prétendrai pas qu’il y a un "problème avec la machine", puisque la machine en l’occurrence, c’est moi. J’avais beaucoup aimé d’ailleurs la réaction de l’infirmière : elle m’avait regardé très gentiment, puis dit posément : "non monsieur, la machine marche très bien, c’est votre vue qui s’est dégradée."
- Mais au dernier contrôle j’avais 12/10 et 10/10.
- Sans doute, mais la vue c’est comme toute chose : ça marche bien jusqu’au moment où ça marche moins bien...

Pour l’autre chose que j’évoquais, on n’est pas vraiment dans le problème. Je reste fonctionnel. Mais exit la gloire du matin ou les érections intempestives. La situation se redresse au moment opportun, l’essentiel est sauf donc, mais à tout prendre je préférais les gonflements dus à tout et rien (pensée fugace, coup de chaud, brise, jean serré...) et parfois même à une cause non identifiable. Je ne suis pas en stress, car ma partenaire depuis quarante ans ne va pas me lâcher demain pour cause de faiblesse caudale. Quant aux maîtresses, je n’en ai jamais eues et n’ai pas l’intention de m’y mettre sur le tard. Mais l’idée que si je changeais d’avis (si purement hypothétique) je ne serais pas complètement sûr de moi, cette idée me gène, dans l’absolu. Comme le même Montaigne peut être gêné à l’idée de la moindre privation de liberté.

Je suis si affady apres la liberté, que qui me deffenderoit l’accez de quelque coin des Indes, j’en vivroys aucunement plus mal à mon aise.

Bon, et demain les jours augmentent (pas de souci pour eux).

22/12/2025

Salle ce matin, Montaigne cet après-midi.
Petit message de la déesse, dans le dur de l’emprise saturnienne. J’essaie d’envoyer, avec mesure, de petits flashs lumineux, dans l’esprit de Noël.

23/12/2025

Route vers Angers avec le cadet. Mc Do à Bordeaux. Le soir on retrouve mes parents. On est contents de se revoir, même si ce n’est pas flagrant. Le nœud du problème reste mon père. Certes, il ne s’est pas encore perdu dans l’ouest comme j’ai pu le craindre, mais il n’est toujours plus que l’ombre de lui-même. Je suis le fils de quelqu’un, j’ai eu cette chance. Ce passé composé est coûteux.

24/12/2025

Balade à Angers en famille. Froid sibérien mais belle lumière. Réveillon chez la soeur qui a un bel intérieur, chaleureux. Repas de famille peinard, sans souci, agréable. Le bonus : le fils du beau-frère (issu d’un premier mariage), genre Tanguy en sarouel, qui tape l’incruste au grand agacement de ma soeur (elle lui a demandé x fois s’il voulait être des nôtres, sans obtenir de réponse) ; ce baba vaguement ébéniste se pointe avec un staffie. Quelle adorable bête ! Et quel clown ! Je suis plutôt bull terrier depuis Pépé Boyington, mais le staffie le ferait bien aussi.

25/12/2025

Grâce aux frimas angevin, nous avons un winner, moi. J’ai chopé le virus qui va bien, j’ai des frissons et la tête dans un étau. Mais je fais bonne figure, je fais honneur aux plats, je trinque, je goûte tous les vins et je maintiens une humeur enjouée y compris durant la distribe des cadeaux, moment d’éternelle gênance.

Je suis particulièrement fier de Spatz qui a trouvé pour ma nièce de neuf ans, brillante mais bien chipie, le cadeau parfait : le sac à dos avec moumoute, ni trop femme, ni trop bébé, qui pourra servir et de cartable, et de sac à bandoulière, puis de sac à main. L’objet est très beau, tape dans le mille, gros succès ! Spatz et ma sœur s’apprécient mais ont quelquefois du mal à se comprendre. La recherche d’un beau cadeau ne peut que réchauffer leur relation. Cool !

Le baba cool n’est pas là aujourd’hui, son staffie non plus, c’est dommage. Ma sœur se confie à Spatz. Dans la série boulet, massif, le beau fils se pause là. On est dans les substances, l’autodestruction, la fuite en avant... Je ne sais pas si je peux aider mon beauf, mais je vais essayer.

26/12/2025

Retour à la maison. Trois accidents sur la rocade de Bordeaux, deux heures pour la passer. Sur le site du troisième accident est restée une voiture sur le toit. Mais comment on se fout sur le toit sur une trois-voies limitée à 90 ? Sans doute la rencontre des gogolitos du vendredi soir avec les conducteurs occasionnels des périodes de fêtes. Toujours est-il qu’ils sont nombreux les otages de ces pilotes !

Bon, bilan de la séance Noël : très positif. On est repartis en partageant une bonne résolution : on va faire en sorte de se voir plus souvent.

27/12/2025

À la minute 37 de Cover-up, le film documentaire sur Seymour Hersh, on voit le journaliste en conversation téléphonique avec une source à Gaza. Cette source, qu’on entend, évoque le ciblage des femmes et des enfants dans des opérations militaires de type commandos de la mort. Elle a notamment ce propos qui mérite d’être largement diffusé : what people don’t understand is that this is setting a precedent. Gaza has collapsed the past and the future. Gaza, c’est le retour de la barbarie. L’accepter, c’est se préparer un futur barbare.

Un peu plus loin, Sy raconte comment il a dû se faire aider par sa femme le jour où il s’est trouvé confronté à un document mentionnant de très jeunes enfants empalés sur des baïonnettes. Je n’ai pas pu retrouver la référence précise, mais je sais que Flaubert relate un empalement de bébés dans sa correspondance [5] ; les bonnes idées se transmettent d’une guerre à l’autre.

Spatz revient des courses, elle a du mal à porter les paquets, elle file au lit. 600 bornes avec un fils et un mari virusés, ses chances étaient minces... Ses symptômes ont l’air plus violent que les nôtres.

28/12/2025

Brigitte Bardot est morte. Sur BlueSky, le réseau social de repli après la nazification de Twitter, il y a ces posts consternants de gauchos et autres LGBTQIA+Œ²√4@-... qui estiment indispensable de se réjouir d’une nouvelle qui par nature n’est pas réjouissante, quels qu’aient été les dérapages du personnage iconique. Le bilan BB est des plus contrastés, c’est certain, mais quoi, un peu de décence, un peu de silence le jour de sa mort, c’est trop demandé ? Il n’y a pas : la bêtise à gauche vaut la bêtise à droite, et les réseaux sociaux se délectent des deux.

Pour Spatz, c’est pas la fête. Fièvre intense, céphalée et douleurs à la nuque, nausées. Quand le virus est bien méchant, arrive toujours un moment où tu flippes.