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Fils de

Je suis le fils de quelqu’un
Je ne suis pas un self-made poet
Mon père, fils d’ouvrier, a fait du droit
C’est lui l’Édouard Louis, en version straight

Mon père ne parle plus, il hoche la tête
Enfin si, il dit un truc de temps en temps
Mais son verbe n’est plus incarné, ni vraiment intéressant
Mon père pensait par lui-même, c’est terminé

Alors ma mère comble le vide
Sa logorrhée est épuisante
Elle sait le manque en moi des mots du père
Elle attaque donc en mère l’océan à la rame

Je donne le change, je fais avec, l’état de fait
Mais je ne peux rien contre l’espoir
Qui s’insinue entre chaque retrouvaille
Ça va mieux, hein ? Non. C’est fini le mieux

Dans l’œil de mon binôme, l’étincelle est toujours là
Né en France, j’ai eu mon lot d’amour et de chance
Mais
"Qui savait au début qu’il y aurait une fin ?"

J’ai presque écouté la Ronce, j’ai fait un bouquet
D’une rose en la saison, que j’ai éternisée
Mais pour le vieux je me suis fait surprendre
Oh Dieu ! N’importe qui : j’ai besoin de l’entendre

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