Accueil > Poésie > Brève spéculation
Dans le miroir, la défaite des traits, finalement figée. Exit la surfusion, le temps m’a congelé dans un masque de cernes. Plus de change à donner.
La psyché demeure plastique nonobstant. J’ai par exemple remplacé le cul par les échecs. C’est étonnant mais ça fonctionne impec. Au cerveau addicté, tu colles une autre came et le voilà content, dopaminé, OKLM.
À noter : un kyste inoffensif dans le cortex frontal. Est-ce à cause de lui que j’éprouve ce besoin sporadique de rédiger des lignes ? La cause pourrait tout aussi bien provenir d’un trauma quelconque en maternelle ?.. Bava zaka la sarpata parda...
Le bullying des pubs aussi : Pour l’ameublement, l’électroménager, boum-boum..., d’où écrire, staussi un but. À tout prendre, une monomanie phono-graphèmologique (soit l’impérieux désir de coucher sur papier les sons qui envahissent l’esprit) reste socialement très gérable. Que produiront sur la génération actuelle les privations sensorielles du confinement ?
Je n’ai pas réalisé les promesses de l’aube, c’est un fait. Mais ma femme ne parle pas au frigo et mon double inventé, Laurent L., ne risque pas de m’écraser. Tout va bien, objectivement. Je fais des exploits au quotidien, comme tout le monde - y compris l’huissier. M’y mettre à fond maintenant ? Allons... La vie a ouvert le jeu, elle a développé ses pièces, je l’ai regardé faire. Maintenant je suis en chien, et trait aux blancs.
Si, allez, un petit doute, voire un regret. C’est quand je vois le jeune masqué, dans la rue - celui qui prendra l’eau des ouragans sur la tête et qui m’appelle boomer sur les réseaux antisociaux. Je me dis que c’est une chose de ne pas avoir livré le combat qui m’aurait fait entrer en résonance dans l’éternité, avec les communards et Greta Thunberg ; c’en est une autre d’avoir narré mon nombril entre une urgence de bureau et une tonte de pelouse. Écoute... C’est Karma.
© plinous (commis le dimanche 28 mars 2021 et déjà lu fois !) | contact | ? | tout