Accueil > Choses > Une quête dantesque
A rock’n’roll Dante. Voilà une proposition de sous-titre pour ce roman (?) de Nick Tosches, le bien nommé. Cela s’appelle In the hand of Dante. Il y est bien question de Dante, avec force érudition, mais ça commence avec Louie, tueur dégénéré qui aime à sortir sa teub avant de buter. Ensuite on a Nick Tosches lui-même en guest star diabétique, et notre monde globalisé où tout s’achète. Car il y a du Balzac chez Tosches, qui ne recule pas à nous faire ici ou là une digression d’une page sur le monde de l’édition ou la concentration des médias. Bref, ce Dante est dantesque ou baroque tendance extrême. Mais très beau aussi. Tosches est un maître pour l’alternance des registres. On sent l’autodidacte plus savant qu’un universitaire mais qui est allé, lui, visiter l’enfer. C’est trapu, et gore. Bizarre. Fascinant. Très difficile à lire en anglais. Un livre fort.
Quelques notes comme ça, sur le thème je dézingue ! :
Première victime Moby Dick, le monument, la référence obligée des écrivains qui veulent faire sérieux (speciale dédicace à Philippe Djian) :
I kept trying to read and to like Moby Dick, but I never succeeded and felt it was my failing. How could I become a writer if I didn’t "appreciate" the great American novel ? So I pretended that I had read and like it, and, over the years, I actualy may have conned myself into believing it. Ultimately, I simply embraced the sad truth that it was not much of a book at all. [1]
Seconde victime, l’édition globalisée :
What Nobel-laureate physicist Lev Landau said of cosmologists, that they are "often in error but never in doubt", could far more than justly be applied to these new business-school arbiters of publishing... [2]
Une victime fortuite, la première ligne de la Genèse :
In the Hebrew language, the masculine plural is distinguished from the singular by the ending -îm. The first line of Genesis does not say that Eloi created the heaven and the earth. It states clearly that Elohîm created the heaven and the earth : not God, but gods. [3]
Et en dernière victime, Dante lui-même :
God, how he had crueled all who had tried to love him : friends and wife and children all. If there had been beauty and power in the words that issued from his masquerade as praise-singer of love, it was only because, beneath this masquerade, there had been one who truly wish to love and be loved. [4]
In the hand of Dante /Nick Tosches. - Black Bay Books. 2002
© plinous (commis le mercredi 15 décembre 2010 et déjà lu fois !) | contact | ? | tout